Jeffrey Lami est agent de station de la ligne 5.
Mais il est aussi guide de Timothée Adolphe, champion du monde non-voyant du 400 m avec qui il vise la médaille d’or aux Jeux Paralympiques de Paris 2024.
Go champions !
Vous êtes guide d’athlète non-voyant : avez-vous un conseil à partager pour bien accueillir les voyageurs en situation de handicap lors de Paris 2024 ?
Oui, car étant présent dans le milieu handisport depuis six ans, j’ai l’habitude de côtoyer des sportifs porteurs de tous types de handicaps. Au fil des années, j’ai appris à être à l’aise avec eux et à ne plus les voir comme des handicapés ou des invalides mais juste comme des personnes avec une différence.
C’est le premier conseil que je peux donner pour les JO où nous allons voir dans le réseau de très nombreux voyageurs en situation de handicap avec des handicaps parfois méconnus. Il faudra les considérer comme des voyageurs classiques qui ont simplement des besoins en plus.
Alors, comment bien répondre à ces besoins ?
En essayant de les anticiper pour eux, ce que je m’efforce de faire au quotidien sur la ligne 5. Quand on ne connaît pas, on a peur, on ne s’approche pas. Alors à nous de ne pas hésiter si on voit un voyageur qui semble en difficulté. Il faut oser et ne pas craindre que ces voyageurs pensent qu’on les considère comme incapables de se débrouiller seuls. C’est la même chose que lorsque vous entrez dans une boutique et que la vendeuse vous demande si elle peut vous aider !
Un conseil pour les aborder ?
Je leur demande simplement s’ils ont besoin d’un renseignement ou d’une aide sans attendre de les voir en difficulté. Au pire, la personne me remercie et me dit que tout va bien. Dans le cas contraire, je lui indique la direction, lui ouvre la porte ou l’accompagne sur le quai pour aller plus vite.
On peut aussi poser des questions pratiques toutes simples. Par exemple, pour guider un non-voyant, il suffit de lui demander s’il préfère qu’on lui prenne le bras, le coude ou qu’il mette la main sur votre épaule.