Paris est la première ville à appliquer l’Agenda 2020, feuille de route stratégique pour l’avenir du Mouvement Olympique et l’organisation de ses Jeux. Le but pour la capitale française : décrocher le meilleur score environnemental et le bilan carbone le plus faible de l’histoire, pour penser un héritage, bien au-délà de la compétition.
Paris 2024, en lice pour le record de sobriété
Un nouveau chapitre. Fort de ses engagements, les Jeux de Paris 2024 devraient ouvrir la voie à un tournant environnemental dans l’histoire de la compétition. Doté d’un programme urbain original, moins gargantuesque que celui des autres candidats, la candidature de Paris avait, dès 2017, séduit le Comité International Olympique (CIO) avant d’être désignée ville hôte.
Parmi les propositions les plus convaincantes : l’accessibilité de toutes les compétitions en transport en commun. Une première pour une ville organisatrice ! Cette promesse répond à un nouvel impératif : éviter la surenchère de nouvelles constructions à fort impact environnemental en privilégiant les projets d’aménagement urbain plus responsables. Le tout pour limiter au maximum l’empreinte carbone des grands évènements sportifs !
95 % d’infrastructures déjà existantes ou temporaires[1]
Preuve de la vision à long terme de ces Jeux : l’exemple du Village des athlètes. Réparti dans trois communes de Seine-Saint-Denis, il sera, à l’issue de la compétition, transformé en 2 200 logements familiaux et 800 logements pour étudiants ou personnes âgées et 120 000 m2 supplémentaires seront exploités en tant que bureaux et locaux commerciaux. Ce n’est pas le seul exemple : pour les besoins des Jeux, des installations en énergie solaire ont vu le jour pour couvrir une part de la consommation électrique des athlètes. Ces installations temporaires pourront être réinstallées et réutilisées ailleurs à l’issue de l’évènement. Le nouveau centre aquatique olympique, au cœur du nouveau quartier Plaine Saulnier, constitue quant à lui la seule construction olympique inévitable du programme d’aménagement des Jeux.
Quid de nos prédecesseurs ?
Les Jeux Olympiques et Paralympiques ont toujours été l’occasion pour toutes les villes hôtes de montrer leur savoir-faire en matière d’architecture et d’innovation, en plus d’en faire un accélérateur unique de développement urbain. Barcelone reste l’exemple emblématique des retombées phénoménales avec ses JOP de 1992. En héritant de tous les aménagements urbains réalisés sur le front de mer, la ville de Gaudí a réalisé un bond spectaculaire en termes d’attractivité touristique.
Mais d’autres éditions sont moins glorieuses, avec des équipements à l’abandon comme lors des Jeux d’Athènes en 2004, ou encore des zones environnementales déclassées à Rio en 2016. À Londres, les JOP ont permis de développer d’anciennes friches industrielles pour redynamiser les quartiers Est de la ville mais la spéculation immobilière n’a pas permis de créer la mixité sociale attendue et seules les classes aisées s’y sont finalement installées.
Paris 2024… et après ?
Le département de Seine-Saint-Denis sera certainement le grand gagnant des Jeux 2024 sur le plan urbain. Réputé pour être l’un des plus pauvres d’Île-de-France en équipements sportifs, le département possèdera désormais une nouvelle piscine olympique. Le nouveau quartier de la Plaine Saulnier va offrir aux habitants une salle d’escalade et trois terrains de sport (foot five, basket 3×3 et padel-tennis). Il comprendra aussi des crèches, des groupes scolaires, des cabinets médicaux, des gymnases, un pôle de loisirs nautiques et 5,5 hectares d’espaces verts.
La nouvelle passerelle piétonne Pleyel installée pour les Jeux permettra, quant à elle, de relier la Plaine-Saint-Denis au Stade de France. À la Courneuve et à Saint-Denis, tous les équipements du parc départemental des Sports de Marville seront mis à disposition des clubs sportifs et groupes scolaires. À noter également, l’implantation de vingt hectares de nouveaux espaces naturels, formant ainsi un héritage durable pour Paris qui marque un pas historique vers plus de conscience environnementale dans l’organisation de grands événements sportifs.
Chiffres clés
52 hectares : il s’agit de la superficie totale du village des athlètes, réparti sur les communes de Saint-Denis, Saint-Ouen et l’Île-Saint-Denis. C’est l’équivalent de la surface d’environ 70 terrains de football.
3500 ouvriers ont travaillé en même temps sur le site lors du pic d’activité du chantier.
9000 arbres seront plantés sur le site du village olympique, une fois les JOP terminés.
37 grues mobilisées en même temps sur le chantier, soit le plus gros total pour un chantier monosite en France.
[1] Source : Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires